12 septembre 2014

récit

jeudi 8 mai

Mon dernier séjour à Marrakech remonte à 30 ans. Et je n'y suis restée qu'une nuit à la fin d'un séjour de 3 semaines en colonie de vacances et après avoir sillonné le pays. Je garde un souvenir très fort de ces premiers pas à l'étranger alors que j'avais à peine 17 ans. Le dépaysement fut total, et si je cherche bien aujourd'hui, je m'aperçois que ce voyage est resté gravé dans ma mémoire. Je peux convoquer des couleurs, des lieux, des odeurs, des saveurs sans pour cela faire un gros effort. Qu'est devenu ce pays que je retrouve une génération plus tard ?



L'aéroport jouxte la ville, le trajet en voiture est donc très bref. Je le découvre totalement, n'étant sans doute pas arrivée par là il y a 30 ans. Quand les taxis nous déposent, c'est un homme armé d'une charrette à bras qui porte nos bagages jusqu'au riad. Nous entrons à sa suite dans le labyrinthe de la médina. Tout est allé très vite, nous sommes déjà perdues au milieu de Mouassine, nos repères sautent, je ne cherche pas à me repérer, mon sens de l'orientation est proche de zéro de toute façon.


 
Le riad est une jolie surprise. Murs blancs aux plâtres sculptés, boiseries peintes en bleues, zelliges, tadelak. Rien d'ostentatoire, c'est un riad modeste, restauré avec gout et simplicité. Le patio du rdc distribue 1 chambre avec sdb, une cuisine de poupée, une salle à manger étroite, un salon. A l'étage, la coursive dessert 2 chambres avec sdb. J'écris assise sur un fauteuil qui constitue une des pièces du salon qui meuble la coursive ouverte sur le ciel.



So très grand siècle et en plus c'est son anniversaire !



Une volée de hautes marches carrelées plus haut, une terrasse nous accueille avec coin salle à manger et coin salon pourvu de banquettes enchâssées dans une alcôve qui peut être isolée par de grands rideaux de cotonnade blanche.
Ce soir nous dînerons au riad. Souad a préparé le dîner d'anniversaire de So. Deux bouteilles de champagne ont voyagé en soute à cet effet.
Le repas est délicieux bien que le plat de résistance soit assez surprenant, une sorte de poulet frites avec des légumes et de la sauce. Je ne m'attendais pas à ça sans doute...
Est-ce le thé vert, l'impatience du voyage ou le relâchement que l'on peut éprouver quand on pose ses valises dans un hâvre de paix ? Après la fatigue qui m'a suivie tout le jour, je n'ai plus sommeil. Il est 1 heure du matin, heure locale, minuit à Bordeaux. Je noircis ces lignes alors que les 7 filles sont couchées et endormies pour la plupart.
J'ai hâte de voir se dessiner un carré de ciel bleu au dessus de ma tête, par delà les balcons en ferronnerie du patio. Pour le moment, j'y vois un croissant de la lune à mi-course et j'entends une conversation en arabe derrière les murs épais.



vendredi 9 mai

J'ai sommeillé plus que dormi véritablement. Mal de gorge tenace, thé à la menthe, matelas trop dur.
Peu importe, j'ai l'habitude, en voyage, de dormir peu et je sais que je serai portée par l'élan des 7 et de la ville tout le jour.
Il y a eu d'abord cette conversation nocturne et animée des voisins. Puis le silence de la médina, soudain. Il a perduré jusqu'au lever du jour et le premier appel à la prière. La voix du muezzin n'a pas enchanté mes oreilles comme celles qui troublaient mon sommeil au Sénégal ou dans le souvenir que j'en ai gardé de mon précédent séjour.
Cette mélopée, même rauque, est tellement exotique qu'elle vaut tous les réveils matin.
Les oiseaux, innombrables, ont pris le relais alors que le jour envahit le patio.
Comme il est évident que je ne trouverai plus le sommeil maintenant, et pour profiter de ces chants cristallins, je sors sur la coursive, et installée sur la banquette sous une couverture berbère, je savoure la naissance du jour. Au dessus de ma tête, le lustre en cuivre ciselé héberge un nid de mésanges.











Les filles se réveillent assez vite et à 8 heures, soit une heure avant que Souad ne nous serve le petit déjeuner, certaines d'entre nous sont prêtes. Nous partons à 4 découvrir le quartier. Renseignement pris la veille par Isa, et après avoir consulté une carte, nous constatons que la situation du riad dans un cul de sac est facile à repérer. Nous sommes au milieu des souks, déserts à cette heure. Seules quelques boutiques d'alimentation, quelques ateliers sont ouverts. La lumière est idéale, la température douce et le tumulte des mobylettes encore discret.














Plust tard, au Riad, le petit déjeuner est un régal pour les papilles. Jus d'oranges pressées, thé à la menthe à peine sucré, crèpes ou galettes, confiture, miel....

Pour cette première journée, nous utiliserons les services d'un guide.  Il doit nous faire visiter les principaux sites historiques et la médina. Jamal nous dirige au pas de course vers la Koutoubia, et pendant qu'il nous en donne l'historique, je shoote les passants avec mon zoom.




 

Les mosquées marocaines n'étant pas ouvertes à un public non musulman, nous filons vers le palais de la Bahia.
En chemin, nous faisons une halte dans la première banque venue pour changer nos devises. Une ribambelle de petits tas identiques jonche bientôt le comptoir du guichetier. Chacune ayant sa spécialité, c'est Isa qui supervise les opérations.





 A cette heure avancée de la matinée, la Bahia est bourrée de touristes. Notre guide parlant fort, certains en profite pour glaner quelques informations. Difficile de shooter le palais sans immortaliser un bout de short ou de tee shirt, un bob ou une sandalette. Je suis la troupe de loin, préférant regarder qu'écouter les propos désordonnés de Jamal qui s'est embarqué dans le récit d'un vieux film marocain que lui inspire le lieu, une histoire de mariage compliquée...

beaucoup de chats à Marrakech. Je crois bien n'avoir jamais autant vu de chatons en si peu de jours. Ils sont tous malingres mais ont un charme fou.










En route pour les tombeaux saadiens, nous courons après Jamal  qui les croit fermés entre midi et deux. Drôle de guide qui ne connaît pas sur le bout des doigts les horaires d'ouverture des monuments historiques... Pour nous y rendre, nous traversons le quartier juif.  Jamal essaie de nous vendre 1 ou 2 restaurants pour le déjeuner ou le dîner du soir, je fais les gros yeux, il laisse tomber, désabusé... A notre demande, nous entrons dans un marché couvert. Les yeux fermés, nous pourrions reconnaître le type de produits vendus dans les étals. Poulets vifs et morts sont installés côte à côte, odeurs d'étable, de poissonnerie... Do achète une poignée de nèfles.


le balcon de la famille de Sapho d'après notre guide





Nous voilà dans la Casbah et les tombeaux qui restent ouverts à l'heure du déjeuner. Ouf !
Le luxe non ostantatoire des sculptures et des mosaïques me ravit. La clarté est à son maximum avec le soleil au zénit, les tombes s'alignent, écrasées de soleil, comme le trésor enfoui qu'elles ont été jusqu'à ce qu'on les redécouvre en 1917.










Jamal nous emmène ensuite dans une herboristerie où nous faisons le plein d'épices, huile d'argan, huiles essentielles, ambre, musc, khöl etc... Le lieu est climatisé, nos poignets embaument, je subtilise un tout petit éclat de musc que je glisse dans mon tote bag pour le parfumer.

Nous négocions  un resto simple et pas cher. Salade marocaine, viande grillée, olives, thé à la menthe. El bahja est une cantine sans prétention qui nous coûtera moins de 300 dh à 8.
Retour pour une sieste dans le riad. Nad achète la presse française, j'achète une carte postale illustrant les mosaïques et bas reliefs sculptés découverts dans les sites historiques le matin.
 

C'est tout à l'heure, vers 17h, que Jamal viendra nous chercher à nouveau au riad pour nous faire découvrir la médina.
Je suis dans le patio, les pieds au frais dans une bassine d'eau additionnée de sels effervescents. Dehors le muezzin appelle à la prière, les filles dorment ou lisent dans la fraîcheur relative du riad léché par le soleil ardent.


Je ne dormirai finalement pas. Notre guide nous entraine dans la médina en choisissant avec soin les boutiques très chics dans lesquelles il nous emmène. La maison du caftan propose des vêtements et accessoires de belle qualité dans un cadre somptueux sur deux niveaux.  Mais tout est hors de prix. Nous ressortons après avoir bavé sur des merveilles inaccessibles et subissons une leçon de morale de la part de Jamal qui nous reproche de ne pas respecter le travail des artisans par notre passage éclair (il exagère, nous avons flâné mais rien acheté... nuance...) Il nous conduit dans des boutiques qui ne correspondent pas à nos attentes : trop cher, objets trop volumineux pour le retour en avion...




 Il nous balade d'ateliers en boutiques jusqu'au souk des babouches où 3 d'entre nous achètent deux paires chacune. Nubuck bleu majorelle pour moi ! Alors que Nad appelle son père (qui vit à Rabat) pour lui demander si le prix des babouches est correct, Jamal lui arrache le téléphone des mains et entreprend une conversation en arabe et assez fort avec ce monsieur âgé qui n'a rien demandé !! Moment cocasse, totalement imprévu, Jamal est imprévisible...
Plus loin, je craque pour deux bagues en argent. Corail rouge, nacre noire et blanche. Do achète de très belles boucles d'oreilles berbères pour ses filles qui tenteront Nad dans un autre coloris. Isa trouve un bracelet en argent et agate pour sa fille aînée.



Nous retrouvons l'air libre de la place Jamma el Fnaa et quittons Jamal qui n'aura pas réussi à nous diriger vers un restaurant où il a ses entrées.








Soulagées de nous séparer de ce guide qui n'a pas fait l'unanimité, nous nous offrons un verre à la terrasse du café de France. Le vent souffle mais l'air n'est pas assez frais pour nous refroidir. En contrebas, les toits de la médina sont recouverts de paraboles, elles n'y étaient pas il y a 30 ans et à cette époque, le sol de la place était en terre battue.










Nous choisissons de dîner dans un resto proche du riad, le bougainvillée café. Nous avons un peu de mal à manger un plat préparé sans vin. Demain nous avons l'intention d'en acheter dans la ville nouvelle.



samedi 10 mai

Impossible de fermer l'oeil dans le "dortoir". Il est 2 heures du matin, soudain l'une des 3 filles qui partagent ma chambre se met à ronfler. C'est le signal, je quitte la chambre pour m'installer sur le canapé de la coursive.
La lune m'éclaire, à peine plus pleine que la veille, elle s'arrondit lentement. Aucun bruit, le miracle se produit, je m'endors enfin.
Bientôt le pépiement des oiseaux est effacé par le babillage des 8 femmes.
Nous commandons pour le soir une pastilla aux pigeons à Souad. Ce matin, elle est accompagnée par son fils qui reste pour l'aider. Nous sommes obligées de porter des tenues décentes...

Vers 10h nous partons à pied en direction de la villa Majorelle. Nous longeons de grandes artères bruyantes pendant une grosse demi-heure mais la chaleur est encore supportable et nous avons hâte d'être à destination.






Je shoote du bleu, du jaune, de la beauté pure mise en scène avec génie. Les cactus sont majestueux, les couleurs sublimées par la lumière de midi. Sous le charme du lieu, nous décidons d'y rester le plus longtemps possible, d'y déjeuner.
Nous faisons des pauses à l'ombre des bougainvillées, affinons des mises en scène chorégraphiques, le lieu nous inspire...


























La visite du musée berbère est intéressante. Dans la pièce dédiée aux bijoux en argent martelé et pierres semi-précieuses, des miroirs sur les murs et une myriade de petites ampoules sous un plafond noir donnent avec succès l'impression d'être dans le désert, la nuit, sous la voie lactée. Les bustes arnachés avec grâce se reflètent à l'infini et le va et vient des visiteurs crée un mouvement mystique, comme si les âmes des femmes berbères rôdaient autour de leurs trésors.
Dans la shop du musée et des jardins, Agnès me fait remarquer un livre de Pierre Bergé qui retrace en photos la passion marocaine d'YSL. J'hésite à l'acheter. En le feuilletant, j'ai l'impression d'ouvrir un album de famille, d'entrer dans leur intimité. Mais mon hésitation ne durera pas, je ne veux pas regretter plus tard de l'avoir laissé sur l'étagère. Je rafle également une carte de voeux dessinée par YSL pour l'année 73, un tote bag fabriqué dans les ateliers majorelle et un pot de peinture de ce bleu enchanteur.




Le restaurant est très agréable, les plats délicieux et le thé servi avec une corne de gazelle. L'attente fut un peu longue mais ça valait vraiment le coup.









Nous quittons le lieu sous la chaleur de l'après-midi. Il fait 44°. Nous rallions Guéliz dans le brouhaha des klaxons et des moteurs, cherchant notre chemin. Le groupe cafouille. Il fait très très chaud, nous avons soif et à part une boutique d'accessoires branchouille à la sortie des jardins

 

 
 

et une galerie d'art, il n'y a rien de bien intéressant dans le quartier qui propose les enseignes de magasins que l'on trouve partout dans le monde.

 

 

 Lasses de chaleur et de bruit et avec une grosse envie de bière fraîche, je propose au filles de prendre la direction du Café de la Poste.





 Le lieu nous séduit tant que nous demandons à visiter l'étage qui n'ouvre que pour l'happy hour. Puis nous nous installons sur la terrasse, sous les ventilateurs. Le concert mécanique en fond sonore accenture notre sensation de bien-être, dans un décor début 20e entretenu avec goût et isolé du trafic par une large haie.







 

Nous dégustons notre première bière du séjour, une Casablanca. Le moment s'étire, c'est le paradis. Mais 3 d'entre nous ne résistent pas à l'appel des grandes enseignes flambant neuves et partent faire du shopping. Les autres, dont je suis, affalées sur les banquettes et les fauteuils en rotin, savourent des toasts et recommandent une tournée. Isa est épatée par mon vernis majorelle YSL et mes sandales du même vert que celui reproduit sur les poches de la shop du jardin. Je lui rétorque qu'en voyage, je fais en sorte d'être toujours raccord avec le décor....


Valérie alias gervaise



Mais nous devons quitter ce lieu enchanteur car nous avons une mission, trouver l'atelier du vin, une boutique de Guéliz qui vend des vins marocains, français et étrangers. Agnès y va en éclaireur pour son job. Ce que nous ignorons alors, c'est que le lonely planet n'a pas bien situé la boutique. Nous allons tourner et virer pendant plus d'une heure avant de dénicher l'atelier. Nous errons dans l'envers du décor, entre immeubles anciens et plus récents, terrains vagues et rues désertes. Je shoote ce qui me plait au gré de nos étapes, à mesure que nous nous perdons dans le quartier et que le moral des troupes fond au soleil déclinant.










nous demandons notre chemin dans une gendarmerie
double Danielle checkant ses mails









Nous avons bien failli renoncer mais nous finissons par trouver l'Atelier. Passablement fatiguées, les jambes lourdes, les pieds en compote, nous laissons Agnès diriger les opérations avec brio auprès de la propriétaire de la boutique. Au passage,  nous leur signalons que la signalétique du lonely planet laisse à désirer...
 

L'heure tourne, Souad nous attend pour dîner et elle est ponctuelle.  Isa fait appeler pour notre retour un taxi 8 places.

les bidons servent souvent de pot de fleurs
 Pendant le trajet  nous prions pour trouver au Riad un tire-bouchon... Les propriétaires sont franco-marocains, nous avons de la chance !!

La pastilla était délicieuse, le vin assez inégal.


Nous avions prévu de finir la soirée sur un dance floor mais notre périple à travers la ville nouvelle, le vin et le dîner succulent ont eu raison de nos dernières forces.
A l'heure où j'écris ces lignes, depuis ma banquette jaune citron, tout le monde est couché. J'entends quelques grillons, un avion qui traverse le ciel, des voix dans le riad voisin, toute entière à l'écoute de ce que m'offre cette ville écrasée de soleil le jour, balayée par le vent en soirée, puis calme et apaisée la nuit. La médina est un hâvre de silence. La douceur de l'air est une caresse inespérée, une parenthèse dans ce printemps bordelais qui n'arrive pas à se décider entre froid et pluie.  Ici les jacarandas sont en fleurs, annonciatrices des chaleurs estivales.

Dimanche 11 mai

Il a fait chaud cette nuit, et j'ai dû brancher la prise anti-moustiques. J'ai sans doute un peu plus dormi que les autres nuits, le muezzin n'est pas arrivé à me réveiller totalement, ni le chant matinal des oiseaux. A 7h30, je me suis assise sur ma banquette-couchette dans la maison endormie. Do est venue me rejoindre alors que j'étais plongée dans le bel album de Pierre Bergé, hommage tendre à leur passion marocaine commune, séjours indispensables à YSL. Do et moi montons sur la terrasse plus fraîche à cette heure que la coursive.





  



Après les beignets du petit déjeuner, nous partons pour le hammam du quartier, un endroit où les touristes ne viennent pas. Les pièces en enfilade sont la simplicité même, l'éclairage chiche. Pour 6 DH chacune, nous aurons droit à un gommage et un léger massage.
Je regarde les femmes faire leur toilette, minutieusement, à la fois avec vigueur et volupté. Elles lavent longuement leurs cheveux, se frottent mutuellement, s'arrosent.
A tour de rôle, nous devenons des poupées de chiffon entre les mains des femmes, manipulées en tous sens, tournées et retournées, étrillées comme des enfants sales à l'heure du bain. 
Dans la moiteur des salles chaudes, nous laissons la fatigue disparaître avec l'eau qui s'évacue. Nous sortons de là les jambes plus légères, la peau douce et la satisfaction d'avoir partagé un endroit réservé aux marrakchis.


Souad doit nous a apporter un déjeuner frugal. En attendant l'heure, nous avons le temps de faire atelier manucure pour  certaines, lecture et petite sieste pour d'autres.
La chaleur est intense. Après le déjeuner, les filles veulent à nouveau se reposer, partir affronter la rue à une heure plus clémente. Do et moi nous impatientons, nous quittons finalement le riad vers 16h.





Les scènes de rue sont un régal à photographier. Je suis souvent à la traîne derrière le groupe, apn à la main, cherchant le meilleur angle et puis je cours ensuite après les filles pour les rattraper.



J'ai proposé la visite du musée de Marrakech, la maison de la photographie et le quartier des tanneurs. Les filles flânent en chemin, achetant écharpes et breloques. Il est déjà un peu tard quand nous sortons de la Medersa, ancienne école coranique, seul ancien lieu de culte ouvert aux non-musulmans.










Alors que nous visitions la cour, une touriste italienne reconnaît dans la robe de Nad achetée à Milan pendant les vacances de Pâques, le tissu qu'elle a dessiné et vendu à la maison qui a confectionné la robe.
 

Nous visitons dans la foulée et assez rapidement le musée de Marrakeck tout proche, je vois l'heure tourner et je voudrais profiter de la maison de la photographie et de sa terrasse panoramique.
Le musée est intéressant d'un point de vue architectural mais c'est une coquille vide. Il est chichement doté.






La pièce maîtresse est sans nul dout cet ouvrage en bois sculpté qui trône au milieu de la cour intérieure couverte pour le protéger et le soutenir.

 je m'apercevrai en rentrant à Bdx que j'ai déjà shooté cet artiste à Venise.

Do et sa robe foulard dans les ruelles



 
Les foundouks servaient autrefois  d'entrepôts et de lieux d'hébergement pour les artisans et les commerçants. Certains pratiquent encore une activité commerciale mais la plupart sont soit à l'abandon, soit rachetés et transformés en hôtel de luxe. La maison de la photographie est hébergée dans un foundouk restauré avec goût.






Les photos sépias ou noir et blanc, ainsi que certains clichés colorisés sont très intéressants. Nous y reconnaissons des lieux que nous avons pu découvrir à Marrakech ou dans d'autres villes du Maroc comme Tanger, Safi (ville dans laquelle j'ai séjourné pendant mon séjour précédent). Des visages de femmes souriantes, ni voilées ni dérobées au regard des autres, des berbères couvertes des bijoux qui nous avaient ravies au musée berbère des jardins de Majorelle.
Nous montons ensuite sur la terrasse, une demi-heure avant sa fermeture. Nous négocions quelques boissons fraîches, il est trop tard pour commander un thé à la menthe. Le coca a fait son entrée dans notre alimentation, car nous commençons, pour certaines d'entre nous, à ressentir quelques soucis gastriques....


Ces petits désagréments ne nous empêche pas d'apprécier le lieu qui dispense une vue imprenable sur la médina. A l'infini des toits terrasse plus ou moins fleuris, plus ou moins investis. Les paraboles gâchent quelque peu le paysage, comme j'ai déjà pu le constater depuis la terrasse du café français sur la place J. el F., mais le rose délavé des murs en pisé sur fond bleu et soleil de fin d'après-midi est joliment dépaysant !














C'est aujourd'hui la fête des mères et le jeune homme qui officie à l'accueil du musée nous offre une invitation pour découvrir la Douiria Mouassine, un appartement de réception à l'étage d'une demeure ancienne de la médina datant de la dynastie saadienne. Le site est à deux pas de chez nous, c'est par là que nous commencerons la journée de demain.


Direction le quartier des tanneurs. La médina à cet endroit, perd son apparat réservé aux touristes. Ici tout est plus large, à ciel ouvert, comme si nous étions dans un faubourg de la ville. Les ateliers boutiques remplacent les échoppes à touche-touche.










en chemin, nous achetons quelques douceurs à la charmante jeune fille de cette gargote sans prétention. Les patisseries sont à tomber !

Nous entrons dans la boutique d'un atelier de tannerie où les artisans nous proposent de monter sur la terrasse pour shooter les "marmites" des tanneurs. L'odeur est beaucoup moins forte que dans le souvenir que je garde des quartiers de tannerie de Fès.











Nous revenons sur nos pas et retraversons les souks, nous perdant dans le labyrinthe des échoppes où les unes après les autres nous nous arrêtons pour examiner, négocier, acheter ou pas quelque objet artisanal ou pas...

à nouveau le même artiste




Un jeune artisan propose des objets sculptés dans des chambres à air. Nous avions pu admirer son travail dans la boutique branchouille située en face des jardins de Majorelle. So achète un bijou de main et le jeune homme nous fabrique une carte de visite personnalisée à même la précieuse matière recyclée avec coordonnées du site internet.
 



Notre périple à travers les ruelles sans fin a un but, nous dînons ce soir à la terrasse des épices, resto tendance du souk cherifa, situé idéalement à deux pas de mouassine et du riad.

 


la cène revue et corrigée.



Pour la première fois depuis le début de notre séjour, nous entendons de la musique anglo-saxonne. Nous sommes installées dans une sorte d'alcôve face à un massif tout en longueur rempli de papyrus. Les tables sont brumisées, l'éclairage dispensé par des ampoules habillées de gros abats-jour en osier.
Les prix sont corrects et les plats servis satisfaisants dans l'ensemble. Il manque juste une bouteille de rosé pour accompagner le couscous mais l'établissement ne sert pas d'alcool.
Le retour au riad se fait tranquillement by night. Nous nous ravitaillons en eau minérale. Après une douche réparatrice, nous montons sur la terrasse pour déguster un verre de vin. Les murs restituent la chaleur emmagasinée tous le jour, c'est sans conteste à cette heure-ci le lieu le plus chaud du riad.

lundi 12 mai


qu'allons nous faire aujourd'hui ?
Je me réveille à 7h30 et potasse le lonely planet. Notre plan initial pour cette dernière journée était de trouver un lieu de détente dans la palmeraie. Mais rien n'est encore décidé, nous avons demandé les conseils du personnel du riad et nous serons fixées à l'heure du déjeuner.
Pour l'heure nous partons à la découverte de la Douiria.

notre boucherie de quartier ;o)


La rénovation est splendide, exécutée par des artisans locaux, dans les règles de l'art. Les propriétaires sont les mêmes que ceux de la maison de la photographie, ceci explique les invitations dont nous avons pu profiter hier.





La terrasse est aménagée de la même façon, avec cuisine de poche qui propose boissons et petite restauration.










 La terrasse est écrasée de soleil à cette heure pourtant encore matinale. La journée promet d'être très chaude.
A deux pas, nous dénichons l'atelier Moro, une petite boutique cachée dans un recoin de la place de la fontaine Mouassine qui propose de l'artisanat d'art, des bijoux, des vêtements, des accessoires fashion et un peu chers. Mais la mise en scène est chouette et la bâtisse ancienne bien mise en valeur.


un joli colier au crochet qui offre une belle façon de recycler les poches en plastique




 Nous flânons ensuite de boutiques en boutiques. Nad, Isa et moi aterrissons chez un vendeur de tapis. Le lieu est grand, clair, aéré. Les tapis sont pliés en piles qui courent jusqu'au plafond. Deux hommes montent sur une échelle et font tomber le haut d'une pile qui s'écrase avec fracas sur le sol. Puis les tapis sont dépliés, recouvrant le carrelage d'un patchwork de couleurs vives. L'endroit est agréable, le vendeur sérieux, nous passons un long moment à admirer les motifs tissés à la main.
Nad négocie et décide de revenir. Mais son choix est arrêté sur un tapis au motif original et aux couleurs variées.


Nous avons perdu le reste de la troupe. Nous retrouvons tout le monde au riad pour faire le point et décider du programme de l'après-midi.
Nous abandonnons l'idée de la piscine dans la palmeraie qui ne séduit pas tout le monde et semble un peu complexe à mettre en place à la carte d'autant que la tourista chatouille certains estomacs.
Nous tombons d'accord sur un programme plus culturel qui commence par la kasbah que nous avions traversée au pas de course avec notre guide le premier jour.

tradi

trendy
 
Nous déjeunons au Nid de Cigogne, un resto en terrasse, peu cher et qui surplombe les tombeaux saadiens et son célèbre nid de cigognes où un couple adulte est installé avec 2 petits.





Le coca est notre allié...

je déguste un savoureux couscous veggie, mais Isa préfèrera la salade riz/carotte qui est à la carte. La salade tourista par excellence !
bagnat-majorelle
Nous sommes harassées par la chaleur qui avoisine les 45 degrés. Pas mal pour un mois de mai surtout quand on sait qu'il fait 30 degrés de moins à Bordeaux en ce moment... Nous buvons des litres d'eau en mangeant. La serveuse nous propose de prendre le thé à l'étage inférieur, dans un salon prévu à cet effet. Et nous nous affalons sur les banquettes dans un courant d'air brûlant.





A la sortie du restaurant, on nous indique une herboristerie tenue par des femmes. Nous y allons par curiosité puisque nous avons déjà acheté tous les produits que nous désirions le premier jour, influençées par notre guide. Certes les produits que nous avons achetés sont de qualité, mais nous aurions préféré faire travailler des marocaines...

la déco est absolument terrible !
 








Nous entrerons à nouveau chez un marchand de tapis et de babouches. Grand déballage pour ces dames qui hésitent. Couleur, pointure, forme, l'embarras du choix ! Puis nous visitons un marché artisanal composé de boutiques ouvertes sur les 4 côtés d'une cour centrale où les filles trouvent des bols bien moins chers que ceux qu'elles ont réservés dans une boutique proche du riad. Dilemme !!! Une mendiante qui nous sollicite, finit par offrir un bracelet de pacotille à So. Celle-ci veut lui rendre mais rien à faire la femme s'obstine et disparaît.







De rues en boutiques, avec ravitaillement régulier en eau minérale, nous nous acheminons vers le but de notre promenade, le cimetière juif. Plusieurs fois, nous demanderons notre route.
Le quartier juif, déserté par sa population d'origine, est sans contexte un des plus pauvres de la ville.




Le cimetière va fermer ses portes, nous nous y engouffrons. Un homme à l'entrée nous interpelle. Nous devons couvrir nos épaules.
Le cimetière est fascinant. La partie la plus ancienne est un parterre de petites pierres blanches coniques et anonymes, serrées les unes à côté des autres comme si les corps en dessous étaient enterrés à la verticale. A perte de vue elles sont rangées en respectant un ordre impossible à déterminer. Au fond du cimetière, les tombes sont plus grandes, de la taille de celles que l'on peut voir dans un cimetière chrétien avec inscription en hébreu, parfois une photo. Dans de nombreuses tombes, une alcôve est aménagée au ras du sol, noircie par la fumée des bougies que les proches allument pour leurs morts.














Les filles s'installent en rang d'oignons sur les marches d'un mausolée. Je les photographie puis pose mon APN sur la tombe d'en face et programme le retardateur.




Nous reprenons le chemin de la place J. el F., poursuivons nos emplettes. Je poste la carte postale pour K. après avoir enfin acheté un timbre dans une petite boutique ou Nad s'est arrêtée plus tôt pour envoyer un fax.
Le groupe se disperse, j'achète une savonnette à la fleur d'oranger, Do quelques bijoux en argent.
Puis nous rentrons tranquillement en passant par le souk.







Do m'entraîne chez un artisan qui vend des pantoufles, des sacs, des perles en laine feutrée. Elle choisit une paire. Le vendeur se plie en 4 pour lui faire plaisir, il court faire semeller les pantoufles sans se départir de son sourire.




Ce soir, Souad nous a préparé une Tangia, un plat de boeuf et citrons confits cuits à l'étouffée dans un pot en terre placé plusieurs heures dans le four d'un hammam. C'est un plat typique marrakchi.
Elle nous a également préparé quelques patisseries et il reste 2 bouteilles de vin à tester.
Le repas s'étire dans la petite salle à manger qui semble bien fraîche après la fournaise qu'est la terrasse et sur laquelle nous avons bu l'apéritif. En cette dernière soirée, la fatigue nous pousse dans nos chambres avant minuit.
Je m'apprête à passer une dernière nuit à la belle étoile en compagnie de la lune presque pleine ce soir.

Mardi 13 mai

La nuit fut agitée. Un ballet de portes et de chasses d'eau, Nad a vomi, ses spasmes résonnaient dans le patio.
La chaleur était suffocante, j'ai compris pourquoi au petit matin, les nuages avaient envahi le ciel créant un couvercle qui a piégé la chaleur.
Nous ne sommes pas très fraiches ce matin, il est temps de rentrer...

salutation au soleil pour Do
Tandis que Nad reprend ses esprits et va négocier le prix du tapis, nous partons pour la place J. el F. acheter des patisseries orientales à la Patisserie des Princes.

  
nous achetons une robe pour la petite fille de Souad. L'idéal aurait été une tenue H&M quand nous étions dans la ville nouvelle mais nous ne savions alors pas qu'elle était grand-mère...




 

pas très fraiches et peu bronzées, personne ne va croire que nous arrivons de Marrakech !!

Le lonely planet ne nous sera pas d'un grand secours pour trouver la patisserie, comme pour l'atelier du vin l'adresse est aléatoire... Mais la boutique est renommée et donc facile à repérer.
Le choix est phénoménal et tout est délicieux. Je craque sur des petites douceurs en forme de demi-lune recouvertes d'un glaçage et fourré à  l'orange et à la pate d'amande. Elles me rappellent les calissons d'aix.


Après avoir fait le plein de patisseries, nous allons boire un verre en terrasse du café du grand balcon avec vue imprenable sur... les paraboles !
La salle du rez de chaussée est fréquentée par les locaux mais à cette heure matinale, la terrasse est déserte tout comme la place d'ailleurs. Nous sommes au régime coca-cola pour la grande majorité d'entre nous...
De retour dans les allées encombrées des souks, je liquide mes derniers DH en achetant des cuillères en bois et des petits miroirs en métal martelé.
Au riad, nous retrouvons Nad qui a réussi à se traîner jusque chez le marchand de tapis et même jusqu'à  la place pour acheter une valise ! Elle est épuisée et se repose, blanche comme un linge.



Nous partageons les derniers médicaments autour d'une dinette composée d'un trio de salades, de pain et d'un assortiment de melons et pastèques (pas idéal pour nos transits en souffrance...)

Il nous reste une demi-heure avant l'arrivée du porteur et des taxis, je m'allonge un moment.


une dernière photo depuis le taxi

arbre incroyable que je prends d'abord pour un frangipanier
A l'aéroport, nous avons la surprise de pouvoir embarquer nos valises en soute. Je venais de me faire une frayeur en réalisant que j'avais 1 kg de peinture bleu majorelle dans ma valise cabine...
J'achète encore des patisseries pour mes collègues de bureau, nous avons le temps de boire un verre et de faire les boutiques. En voulant vérifier la qualité d'une babouche comme me l'a montré un vendeur dans le souk, je casse en deux la semelle en la pliant... Mauvaise qualité, indubitablement...


La chef de cabine, une femme noire, belle et pleine d'humour, participe à une ambiance décontractée à bord. Plus tard sur un réseau social j'ai trouvé quelqu'un qui vantait l'humour décalé d'une hôtesse de la même compagnie low cost, je pense qu'il s'agissait d'elle.

Je suis ravie de mon séjour. J'ai visité tous les sites que je souhaitais, mangé dans les restos que j'avais repérés dans les guides, ramené quelques jolis souvenirs.
Les jardins de Majorelle sont à la hauteur et bien au delà de leur réputation, le café de la Poste nous propulse avec bonheur dans une autre époque.
A aucun moment nous ne nous sommes senties harcelées par les vendeurs dans les souks, et d'ailleurs nous aurions pu nous passer du guide recruté le premier jour. Il est vrai que Nad parle arabe, ce qui coupe court aux attitudes invasives.
L'épisode du hammam de quartier reste un grand moment.
Le riad était restauré avec goût et nous nous sommes vraiment senties en vacances puisque nous étions servies par une employée adorable, Souad, qui n'a jamais voulu nous laisser partager les tâches ménagères, préférant rester même tard, jusqu'à ce que nous ayons quitté la table et bu le thé à la menthe au salon.
Il a fait très chaud, jusqu'à 45° avec un vent parfois brûlant. Mais nous avons apprécié cette parenthèse estivale, échappant aux saints de glace qui sévissaient sur le Sud Ouest en notre absence.
Je rentre fatiguée mais heureuse d'avoir retrouvé un pays perdu de vue depuis 30 ans, la valise emplie des odeurs de l'Orient, musc, ambre et fleur d'oranger.



Des couleurs, des senteurs extraordinaires, de belles découvertes au cours de nos déambulations à travers la médina et puis vite la quiétude et la fraîcheur de notre riad, je me suis laissée guidée... par 7 filles extraordinaires! mais le meilleur pour moi restera sans doute le hammam!
- Valérie -

Un éventail qui sent bon, un vernis bleu de Majorelle, des feuilles poudrées, des bonbons anti-stress, du sirop d’érable, du thé givré des vignes, des pastilles de New York, une pelle à tarte, un porte-clé babouche, de l’huile prodigieuse, deux bougies qui sentent bon.

Des bouteilles de champagne, 28 degrés, un ryad féerique, toutes mes copines…

Pour mon anniversaire. Merci encore.
 -Sophie-



Grand week-end à Marrakech

Marrakech c’est le souk

Marrakech ville bleue

Marrakech des palais

Et mille autres facettes



Marrakech c’est le souk

Huit nanas huit gazelles

Qui n’en font qu’à leur tête…

Un guide a bien tenté de nous discipliner mais…

Le souk, c’est le souk, les bijoux, les babouches, ça parlotte, ça négocie.

Marrakech ville bleue, Majorelle, les jardins, ses cactus, nénuphars, tout en fleurs,

Et l’espace d’un instant, on y est, dans la nuit étoilée du désert saharien

Les palais avec des mots qui font rêver: sultan, vizir, zellige, moucharabieh….

Le Guéliz, estampillé trop moderne ? L’ouverture de H et M, pouvait-on rater ça ?

On a marché, marché, marché pour le trouver…ce petit vin bien marocain.

Et le Hammam, le hammam ! je te roule, je te frotte, et hop et hop c’est fini ma gazelle !

Le cimetière juif, le quartier des Tanneurs, les tapis, « the tapis », magnifique.

Et encore, et encore …
-  Danielle -

Je n'en avais aucun souvenir.
Je n'en avais aucun souvenir conscient.
 C'est en le revivant, que c'est remonté, à la surface de ma peau, de mes sens.
J'étais nue, ou presque.
Cette femme que je ne connaissais pas, m'a prise dans ses bras, contre son corps nu, ou presque.
Naturellement, elle m'a plaquée contre elle, me calant entre ses jambes, contre son ventre.
Me voilà au sol, ses orteils contre ma joue ou son sein dans ma main , ballottée, frottée, pêtrie de ses gestes forts, de ses mains fermes et douces.
En quelques instants, tout revient, ses sensations de la toute petite enfance, cette enveloppe charnelle douce et chaude, moelleuse, qui m'entoure, qui me tient, me maintient.
C'est trop fort, le rire m'emporte, le fou-rire m'envahit, expression non maîtrisée d'une émotion inattendue, dans ce lieu peu propice à la nostalgie d'une tendresse maternelle.
Et pourtant, et pourtant tout est là, même les odeurs, d'une toute petite enfance oubliée passée dans le maghreb.

- Dominique- 



Notre échappée Marocaine nous a permis de faire un break fabuleux entre amies. Rien à organiser, tout était simple, juste se demander quelle visite ? Quel repas commander à Souad ?... Le sentiment que chacune souhaitait répondre aux envies des autres…

Tout s’est super bien enchaîné :

-        une résa d’avion le 1er janvier 2014, quoi de mieux pour démarrer l’année !,

-        quelques jours d’organisation de valise, qui prend le sèche-cheveux ? la crème solaire ?,

-        un Riad magnifique, simple et conviviale,

-        des virées toutes en couleur et douceur (les jardins de Majorelle…),

-        les surprises que réservent souks et ruelles de la médina,

-       et bien sûr le temps fort qui restera dans toutes les mémoires, le véritable hammam « traditionnel» où 8 jolies européennes ont pu se faire masser énergiquement sous les regards curieux et amusés de marocaines et de quelques cafards…

Encore merci à toutes mesdames pour cette belle échappée ! 
- Agnès -



Nos jours étaient enveloppés de canicule dont la douceur faisait fête à Majorelle et son bleu unique jusqu’aux bouts des ongles des filles.
Nos  nuits s’éclairaient comme une aube à Marrakech avec de multiples braseros de la place Jamma el Fnaa qui nous conduisaient toutes les 8 joyeusement dans notre Derb Snane, la ruelle des dents.
6 mois après avoir fêté  mes 50 ans avec vous, dans une soirée rock et pétillante,  dans l’hiver frais de  Bègles, quel magnifique contraste les Ghzalas !
La  coupole du hammam se rappellera de nous écrasées sous des seins de matrone, grattées et essorées.
Notre riad  était réjouissant de rires, petite pagaille, de tangia, bastella, zaalouk, vins chauffés et d’amitié.
Je remercie,  toutes scintillantes : Agnès, Angeline, Danièle, Domi,  Isa, Sophie, Valérie
  pour ce  somptueux  cadeau d’anniversaire ocre et lumineux.
 - Nadia - 


J’ai beau fouiller dans mes souvenirs, je n’arrive pas ressortir autre chose de ma mémoire que le plaisir d’être ensemble, avec vous. Certes, il y a eu des rencontres, certes il y a eu des promenades dans des lieux magiques, certes il y a eu d’excellent épisodes gastronomiques. Mais mon souvenir le plus vif est bien celui d’avoir vécu avec vous en toute complicité ce séjour. Etre en phase sur nos souhaits, comprendre les besoins des autres qui par exemple s’arrêtent à chaque pas dans le souk pour admirer la même bague vue deux mètres avant, ne pas avoir à supporter les quolibets classiquement masculins relatifs au difficile choix de la robe qui va le mieux avec le sac ou le vernis…Pas de découverte car nous nous connaissons et nous apprécions. C’est cela le vrai repos.
Enfin, si je dois extraire quand même quelque chose de particulier ce sera la visite du Jardin de Majorel avec notamment la photo devant le mur bleu… 
- Isabelle -